le 14/15/16 09 LE TOR DES GEANTS

  ERIC RESSENCOURT  finisher du Tor des Géants  

Cette course hors normes se déroule en Italie,départ et arrivée à Courmayeur,330 kilomètres ,24000m D+;

La course serpente le long des hauteurs de cette vallée d'Aoste et passe par une multitude des sommets à plus de 3000mD+

Ils étaient 737 au départ pour essayer d'accomplir ce rêve un peu fou de franchir la ligne d'arrivée de ce très grand périple, et bien sur suite à de nombreux abandons ils ne furent que 443 à le réaliser.

Tous les jours et de nombreuses foi dans la journée nous avons suivi la progression d'Eric. Parti le dimanche à 10h il va arriver le jeudi à 10h58'  au total il a courru 96h58'35" et passe la ligne à une splendide 28ème place.

Nous connaissons tous les grandes qualitées d'Eric ,tant physiques que mentales car il en faut des ressources hors normes pour finir ce genre de course ou il faut gerer ,le physique,le sommeil,l'alimentation,le matériel ,les éléments etc...

ERIC nous t'admirons tous mesurant tes énormes qualitées,ton énorme potentiel félicitations pour cet exploit.

son récit:

ci-joint un petit résumé de mon TOR avant de vous revoir prochainement à l'entraînement.

Rappel: 330 km - 24000 D+/- et 150 heures max.

Samedi:

Arrivé à Courmayeur la veille, j'y retrouve Pierre Selvat, un sociétaire du Stade Bagnérais qui est présent également sur cette course. Nous retirons nos dossards. C'est un peu long (2h) mais ce sera le seul couac dans l'organisation par ailleurs exemplaire et au combien rodée. Après la pasta party, nous filons dormir pour ce qui sera notre dernière nuit "normale" avant bien longtemps.

Dimanche:

Départ 10:00. Nous nous retrouvons dans le ventre mou du peloton. Nous sommes pourtant arrivés bien avant mais ça n'a pas suffit. Au coup de sifflet, nous sommes dans les 350-400 ce qui fait que ça bouche un peu lors de la première montée. Il fait super beau et je suis en forme. La journée et le début de la nuit se passent bien.

Lundi:

Le sommeil pointe en milieu de nuit et je tente par deux fois de dormir dans les endroits prévus mais sans succès (trop de bruit, trop d'excitation, trop froid, lit de camp trop petit). Je repars à chaque fois mais avec plus de mal. Du coup la journée du lundi est un peu galère et les sensations ne sont pas bonnes. Mon salut viendra le soir au 150ème km. La base vie comporte de vrais lits avec oreillers. La fatigue aidant, j'y dors deux heures. Je repars assez frais.

Mardi:

En milieu de nuit je ressens encore le besoin de dormir. Je passe deux heures dans le refuge de Coda. Nous sommes à mi-course. Là je repars en forme et je passe une bonne journée. Je m'arrête dormir deux heures enfin de journée.

Mercredi:

Je repars assez frais pour une longue partie où nous évoluons entre 2000 et 2600m. J'ai un gros coup de barre en fin de nuit. Je poursuis en me disant que quand le jour sera là ça va passer, mais ça ne passe pas du tout. Je dors à nouveau 2 heures dans un bivouac et repars mais sans avoir retrouvé de jus. Ce mercredi sera long, très long... Le moral revient en mangeant une pizza en fin de journée puis je fais un gros arrêt (4h) à la dernière base vie. J'en repars en pleine forme à 23h30.

Jeudi:

Je suis super bien. Je remonte du monde et surtout, je profite des paysages extraordinaires, notamment lors du passage du dernier col, où le spectacle du Mont-Blanc et des Grandes Jorasses me schotche littérallement pendant plusieurs minutes. J'effectue la descente vers Courmayeur comme une promenade de santé et j'arrive en pleine forme sur la ligne d'arrivée. La boucle est bouclée sans bobo, l'objectif est atteint. Je n'ai pas une ampoule, pas une douleur (musculaire ou articulaire). Seuls les coups de pompes liés au manque de sommeil m'auront contrariés.

Pierre Selvat arrive quelques heures plus tard, frais également. Nous savourons notre réussite en prenant une bière bien méritée et profitons encore deux jours de l'ambiance de Courmayeur.

Cette course bien qu'hors norme par son format l'est surtout par l'engagement incroyable de la population Valdotine pour cette épreuve et ses coureurs. Que de bons souvenirs de cette semaine italienne...

Encore bravo!!!!!!

ANNICK